Notre Histoire
De 450 à 926 : les invasions se succèdent dans Champagney
C’est en 869 que le nom de Champagney (CAMPANIAS) apparait pour la première fois dans l’Histoire écrite
En 940 : Champagney s’affirme par son caractère propre. Avec la seigneurie de Lure notre bourgade passe sous la domination du Saint Empire Romain Germanique. Le siège de la petite principauté dépendant des Princes-Abbés de Murbach en Alsace est à Passavant. 8 villages en dépendent : Champagney, Eboulet, Plancher-Bas, Saint-Antoine (futur Plancher les Mines), Echavanne, Errevet, Frahier et Châlonvillars.
En 980 : Adson, moine de Luxeuil, rapporte que les comtes de Montbéliard ont usurpé les terres de Châlonvillars appartenant alors aux Abbés de Lure. Pacifiquement, processionnellement, les reliques des Saints Valbert et Fustase, 2èmes et 3èmes abbés de Luxeuil sont apportées à Champagney. On les dépose à l’église, on y porte un infirme sur un brancard et voilà le malheureux qui se dresse debout devant les châsses et tout le peuple qui crie : miracle ! miracle !
En 1256 : le premier maire de Champagney est Vauthier Progresse auquel succèdera Colin de Châlonvillars.
En 1349 : c’est l’année de la grande mort. Bourguignons, Anglais, écorcheurs, retondeurs, armagnacs ravagent la contrée.
En 1425 : grand procès entre le seigneur de Passavant et le seigneur de Ronchamp pour revendiquer la propriété d’un gibet. Serait-on pendu à Champagney ou pendu à Ronchamp ? Il fallut 8 prud’hommes, 4 de Champagney et 4 de Ronchamp, pour décider qu’on serait pendu à Champagney.
En 1459 : Jean III Stoer, Prince-Abbé des abbayes de Murbach et de Lure est excommunié pour avoir été élu abbé de Lure contre les vœux du cardinal Jouffroy, de Luxeuil. L’Abbé se retire au château de Passavant et fait alors appel au Pape qui lui donne raison ainsi qu’à ses fidèles sujets de Champagney.
En novembre 1474 : les Suisses, alliés de l’Autriche, assiègent Héricourt que 20000 Bourguignons viennent défendre. La bataille fut dure entre Chenebier et Chagey. Les Bourguignons se replient sur le château de Passavant au pied duquel ils avaient campé la vieille. Ils y reçoivent en renfort 800 hommes de Faucogney « lesquels étaient réputés les plus belliqueux de la Comté ».
Alors apparurent les Suisses d’Oberfeld, la croix blanche sur l’épaule en signe d’union avec l’Autriche et trainant deux canons fournis par la ville de Strasbourg : l’Autriche et « la Petite Catherine ». Le choc fut brutal et décisif. Des 800 hommes de Faucogney il n’en resta que 80. Deux mille soldats furent tués au cours de cet engagement. La Chronique d’Ensisheim nous dit qu’ils furent tous enterrés dans un seul trou dans la plaine au lieu-dit « Les Croix ». Cet hiver-là fut exceptionnellement dur et la peste ravagea le pays.
En 1479 : les premières chartres de franchise furent données à Champagney par Jean Stoer « Le bon Abbé ».
En 1539 : le lorrain Tremblecourt, allié du roi de France Henri IV répand partout la terreur et le soir quand la nuit tombe, les gens hument l’air et disent en se retranchant dans leurs chaumières : « jamais bon vent ni bonnes gens ne sont venus de la Lorraine ».
En 1547 : Jean Rodolphe Stoer procède à un affranchissement général de la population de Champagney.
1570/1572 : les privilèges des habitants de Champagney et d’Eboulet sont confirmés par le Prince-Abbé.
En 1587 : l’armée des Guises opposés aux protestants de Montbéliard ravage Champagney au passage.
Les habitants de Champagney et d’Eboulet sont tenus de faire guet et garde, de prêter main forte pour l’arrestation des malfaiteurs, de contribuer aux réparations du château de Passavant, de faire charrois et corvées ou alors de payer 8 francs d’impôts par an et par habitant, de payer la dîme des grains et donner à l’abbé un poulet avant l’entrée du carême.
En 1601 : édification d’un Calvaire à l’entrée du village. Surmonté d’une vierge à l’enfant, il porte le cœur étoilé du comté de Bourgogne.
En 1603 : l’abbé Jean Georges de Kalkenriedt monte sur le trône abbatial de Lure. Il décédera à Champagney, au château de Passavant, le 16 août 1616.
En 1626 : on installe le dernier Vogt ou Bailli de Passavant, Jakob Kempf von Angreth. L’historien Gollut remarque que si la langue officielle est alors l’allemand, la population, elle, parle le bourguignon, dialecte français de langue d’oïl.
La guerre de 30 ans (1618-48) ravage alors l’Europe. Champagney y voit les premiers effets en 1629. Une compagnie croate impériale avec 116 chevaux s’y installe ainsi qu’à Lure. De 1630 à 1635, la peste frappe la région.
A la mi-juin 1633 : les Suédois brûlent Chalonvillars, pillent Errevet et poussent jusqu’à Champagney d’où ils ne cesseront de razzier dans les bois la population qui s’y est réfugiée.
Le 19 janvier 1634 : Othon-Louis avec 300 cavaliers pille Ronchamp, Roye, Orière, Mourière, Moffans et incendie au passage 16 maisons de Champagney peuplé alors de 80 à 100 personnes ce qui, à l’époque, en faisait une bourgade importante.
Le 1er avril 1634 : les Français, commandés par un Ecossais, le capitaine Hepburn, font savoir aux Suédois leurs alliés occupants de Passavant, « qu’ils ne toléreront pas plus longtemps les malversations et que leur chef ne menace ni fasse tort à personne qui est sous la protection du Roi qui a le bras assez long pour le trouver partout ».
Le château évacué, sera alors occupé par quelques français et des volontaires de Champagney et de Plancher-Bas.
C’est ensuite l’arrivée de Charles de Lorraine qui ravage le pays et occupe Champagney, le 7 mai 1635. Peu après une grande bataille entre Lure et Melisey, il se retire sur Fresse, talonné par les Français, et c’est au col de la Chevestraye que le jeune Turenne connait ses premiers succès. Les Français occupent alors Passavant mais, entre le 15 et le 19 septembre 1636, les forces impériales marchent sur Lure et les Français brûlent Passavant, pour que la forteresse ne tombe pas aux mains des Impériaux. Kempf Von Angreth devient Amtmann (Préfet) de Lure. Le pays est dépeuplé et comble de malheur, le temps s’y met. Le 11 juin 1635 et toute la semaine qui suivit il fit froid comme en Hiver.
Le 24 juillet 1641 : le comte de la Suze, premier gouverneur français de Belfort, occupe Champagney et Ronchamp avec 250 cavaliers pour aller attaquer les comtois à Saulx.
L’église est pillée, détruite mais les habitants ont caché les statues de bois des Saints dans les granges du Magny qui n’avaient pas été brûlées.
En 1642 : nouveau raid des Français.
En 1648 : les Princes Abbés de Lure/Murbach tentent de repeupler le pays. Ils y établissement les Burcey de Frotey les Lure, des Simonin, des Cordiers, des Grisey, des Piguet, des Viney, des Stiquel, des Mozer, établis francs de taxes mais sous la seule exigence « vivre toujours catholiques ». Champagney se reconstruit, mais le 28 décembre 1674 les forces françaises de Turenne sous les ordres duquel sert John Churchill duc de Malborough passent à Champagney et les soldats s’emparent des registres de la mairie, remontant à 1580, qui ne seront jamais retrouvés.
Le 21 juin 1683 : Louis XIV passe la nuit avec la reine à Champagney et celle-ci donne 30 pièces d’or au curé pour qu’une lampe brûle perpétuellement dans l’église.
Le 11 octobre 1722 : Claude François PRIQUELER dit sa première messe à Champagney, qui connaît alors l’établissement de l’une des premières sociétés capitalistes pour l’exploitation d’une verrerie. Cette verrerie fabriquait du verre à vitres. Champagney s’agrandit et comptera 65 maisons en 1750. C’est qu’en 1733 le sieur de Gensanne découvre une mine de charbon de terre, au lieu-dit Chevanel puis à l’Etançon. La première concession est accordée en 1752, la deuxième en 1757 sur le territoire de l’abbaye de Lure non concédée à celle-ci.
De 1763 à 1784 40000 tonnes de charbon sera tiré
Le 24 mai 1785 : la première pierre de la nouvelle église est posée.
Le 19 mars 1789 : les habitants de Champagney de genre masculin et âgés de 25 ans au moins, payant le cens, se réunissent à l’appel des cloches sur la place publique pour y rédiger le cahier « des doléances, plaintes et remontrances » qu’ils vont adresser au roi Louis XVI. Ils y inclurent un article unique en son genre « le 29 » demandant l’abolition de l’esclavage des Noirs. L’initiateur en est Jacques Antoine PRIQUELER, garde du corps du roi, alors en permission à Champagney.
En 1815 : une redoute est construite avec les restes du château de Passavant, elle ne servira pas.
Pendant la guerre de 1870, le village « héberge » une compagnie prussienne. Les soldats étaient généralement logés chez l’habitant qui se devait de les nourrir dans cette période déjà très délicate.
Pendant la Première Guerre mondiale, proche du front, le village servait au repos des troupes qui logeaient dans les bâtiments communaux. Champagney paya un lourd tribu, en effet 179 jeunes champagnerots furent tués au cours du conflit.
Champagney fut aussi très éprouvé pendant la 2ème Guerre mondiale. La ligne de front se stabilisant sur son territoire pendant 2 mois et 115 habitants trouvèrent la mort.
La presque totalité des maisons furent détruites. Champagney est titulaire de la Croix de Guerre 1939/1945.
Le 20 novembre 1944 : pendant la libération le Général Brosset trouvera la mort au lieu-dit Passavant où s’élève maintenant un monument à sa mémoire.
11 mars 1998 : Champagney fut choisi pour célébrer le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. De nombreux membres du gouvernement (dont Lionel JOSPIN, alors premier ministre) et de prestigieux invités (ambassadeurs, artistes…) y étaient présents.
7 avril 2017 : visite de Monsieur le Président de la République François HOLLANDE à la maison de la Négritude et des Droits de l’Homme.